Expertise Recrutement

3 leviers concrets pour faire de la RSE un moteur de croissance (et pas un poids mort)

25 sept. 2025

En PACA, nous rencontrons des dirigeant·e·s qui oscillent entre deux extrêmes :

“La RSE, Je n’en fais jamais assez.”

“La RSE, c’est trop coûteux, on verra plus tard.”

Dans les deux cas, le malentendu est le même : on voit encore la RSE comme un devoir moral… ou une dépense optionnelle.

Et si on sortait de cette logique ?

Aujourd’hui, une démarche RSE bien pensée peut devenir un levier clair de recrutement, d’économies, et de différenciation business.

Mais pour ça, il faut la sortir du flou. Et la connecter aux bons chiffres.

La RSE reste un sujet flou, culpabilisant et souvent repoussé

Dans les échanges avec des dirigeants en PACA, un constat revient : la RSE fait peur. Peur de ne pas en faire assez. Peur de mal faire.

Résultat ? Soit on procrastine. Soit on culpabilise.

C’est compréhensible. Entre les injonctions morales, les labels et la peur de se faire épingler pour greenwashing, on a vite fait de se dire : “Ce n’est pas pour moi.”

Mais justement : la RSE ne devrait ni accabler, ni isoler. Elle peut devenir un moteur - à condition de sortir du flou et de la morale.

Un poste, une charte… et très peu de décisions concrètes

Face à la pression réglementaire ou sociétale, beaucoup d’entreprises créent un poste RSE. Elles signent une charte. Elles communiquent.

La récente évolution du cadre réglementaire le montre bien : l’entrée en vigueur de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), initialement prévue dès 2026 pour certaines PME, a été repoussée à 2028.

Objectif affiché par l’Union européenne : alléger la charge de déclaration et éviter un reporting purement cosmétique, en donnant aux entreprises plus de temps pour structurer une vraie démarche RSE.

Résultat : pour beaucoup, cette respiration devient une raison de temporiser… au lieu de préparer sérieusement la transformation à venir.

Sans pilotage clair, la RSE devient un poids au lieu d’un levier

Abandonner un segment rentable sans alternative solide ? Ça peut fragiliser l’emploi local.

Créer un poste sans ressources ni relais dans les opérations ? Ça génère de la frustration.

La vraie question n’est pas “est-ce vertueux ?”, mais “est-ce pilotable ?”

Et aujourd’hui, ce qui manque, ce sont des outils simples pour mesurer les impacts… et arbitrer en conscience.

Sans indicateur partagé, on navigue à vue. Et la RSE devient un coût flou, pas un investissement assumé.

Une RSE rentable commence petit, visible et mesurable

Chez TheGoodFit, notre conviction est simple : la RSE devient utile quand elle devient lisible.

Et pour ça, il faut trois ingrédients.

  1. Commencer petit et visible : achats responsables, flotte auto, fournitures - des choix concrets qui font gagner en cohérence… et parfois en marge.

  2. Fixer un indicateur “triple impact” : planète, social, marge. Et le publier autant que le chiffre d’affaires.

  3. Raconter les renoncements : comme L’Occitane basée à Manosque qui explique son approche “zéro plastique inutile » (le groupe s’engage à rendre 100 % de ses emballages recyclables ou réutilisables d’ici 2026 group.loccitane.com.)

Ce sont ces décisions qui rendent la démarche crédible et performante. En PACA, des acteurs comme l'entreprise Sakowin ou le fonds de dotation Entreprendre pour Toi montrent qu'impact et performance peuvent se conjuguer - nous les avons d'ailleurs reçus dans notre émission La Gueule de L'emploi.

Transformez vos équipes terrain en détecteurs d'opportunités RSE

Le secret des entreprises qui réussissent leur RSE ? Elles ne comptent pas que sur la direction. Elles embarquent les équipes qui voient, au quotidien, les vrais gaspillages et les vraies solutions.

Car c'est bien l'opérateur qui sait qu'on jette 20% des fournitures commandées. C'est la commerciale qui entend les clients demander des alternatives plus durables. C'est le technicien qui voit comment optimiser un process énergivore.

La méthode des "3 Questions Terrain" :

  1. "Qu'est-ce qu'on gaspille ?" - Chaque équipe identifie un poste de gaspillage (matériel, énergie, temps) et quantifie l'économie possible.

  2. "Qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?" - Chaque collaborateur propose une amélioration simple, testable en 30 jours maximum.

  3. "Comment on mesure le progrès ?" - L'équipe définit 1 indicateur simple qu'elle suit elle-même (kg économisés, temps gagné, satisfaction client).

L'effet d'entraînement : quand une équipe obtient des résultats concrets (baisse de 15% des déchets d'emballage, économie de 200€/mois sur les fournitures), les autres suivent naturellement. La RSE devient contagieuse.

Ritualisez les petits pas pour créer une culture d'amélioration continue

Pour que ça fonctionne, il faut transformer l'expérimentation en habitude :

  • Le "quart d'heure RSE" mensuel : chaque équipe partage 1 test en cours et 1 résultat obtenu

  • Le mur des "petites victoires" : affichage visible des économies et améliorations générées par les initiatives terrain

  • La règle du 1% mensuel : chaque service s'engage sur 1% d'amélioration sur son poste de gaspillage identifié

Cette approche génère une transformation culturelle profonde : chaque collaborateur devient acteur de la performance durable, pas juste spectateur d'une politique décidée "en haut".


Conclusion :

Ceux qui font de la RSE un avantage stratégique ne sont pas forcément ceux qui cochent toutes les cases.

Ce sont ceux qui assument des arbitrages concrets, budgétés, suivis.

Ce sont ceux qui parlent d'impact avec la même exigence que pour un plan commercial.

Et si vous commenciez par une seule décision :

Organisez un "tour de table gaspillages" avec vos équipes terrain. Vous découvrirez que vos meilleurs consultants RSE sont déjà dans vos murs.

C'est peut-être le meilleur investissement que vous ferez cette année.