La gueule de l'emploi

BIO'M : Redonner une place aux jeunes docteurs dans l’innovation française

22 juil. 2025

Redonner une place aux jeunes docteurs dans l’innovation française

Derrière les promesses de l’excellence scientifique, une réalité trop souvent passée sous silence : la précarité grandissante des jeunes docteurs. C’est le sujet abordé dans la dernière émission de La Gueule de l’Emploi sur Radio JM, avec deux invités engagés : Maximilien Fil, président de l’association Bio’M, doctorant et futur entrepreneur, et Hélène Batina, experte de l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs.

Un échange sans détours sur un sujet crucial :

Comment expliquer qu’un pays qui se veut moteur de l’innovation laisse de côté une partie de ses talents les plus formés ?

Le doctorat, un parcours d’excellence… et de solitude

Chaque année, près de 70 000 jeunes entament un doctorat en France. Ils sont portés par une soif de savoir, une volonté de contribuer à la recherche, à la société, à l’innovation. Pourtant, très vite, nombreux sont ceux qui rencontrent :

  • Une solitude structurelle, face à un encadrement parfois insuffisant

  • Une absence de perspectives professionnelles claires

  • Un manque de reconnaissance institutionnelle

« Le doctorat est un marathon intellectuel et émotionnel, souvent sous-encadré, où l’absence de perspectives claires pèse lourdement sur la confiance et l’avenir de ces talents. »

Des compétences précieuses… sous-valorisées

Les jeunes docteurs maîtrisent des compétences transversales recherchées : gestion de projet, capacité d’analyse, autonomie, vulgarisation scientifique. Pourtant, seuls 44 % d’entre eux accèdent à des postes en recherche ou enseignement supérieur, alors que plus de la moitié y aspirent.

Pourquoi ce décalage ?

  • Les entreprises privilégient encore les profils ingénieurs, perçus comme plus directement “opérationnels”

  • Les docteurs eux-mêmes peinent à valoriser leurs acquis hors du cadre académique

  • Et certaines mesures récentes, comme la suppression du doublement du Crédit Impôt Recherche pour l’embauche de jeunes docteurs, ont envoyé un signal négatif au tissu économique

Bio’M : construire des ponts entre deux mondes

Face à cette situation, l’association Bio’M, sous l’impulsion de Maximilien Fil, propose une autre voie. Loin des discours fatalistes, elle agit concrètement pour :

  • Rapprocher les mondes académique et socio-économique

  • Organiser forums, ateliers, job datings pour accompagner les chercheurs dans leur insertion professionnelle

  • Promouvoir une vision plurielle de la réussite : une thèse peut mener à l’entreprise, à la fonction publique, à l’entrepreneuriat

Cette approche repose sur une conviction forte : la recherche ne doit pas être une voie sans issue. Elle peut et doit ouvrir à une pluralité d’avenirs.

Un enjeu national

Le véritable défi est systémique : mieux reconnaître la valeur des profils issus du doctorat, les accompagner dès le début du parcours, et réconcilier recherche, innovation et employabilité.

Parce qu’un pays qui ne sait pas intégrer ses jeunes chercheurs affaiblit sa propre capacité d’innovation.

Merci à celles et ceux qui font bouger les lignes

Un grand merci à Maximilien Fil et Hélène Batina pour leur engagement, leur lucidité, et leur action sur le terrain. Leur message est clair : pour que la France reste une terre d’innovation, elle doit d’abord prendre soin de ses jeunes cerveaux.

À (re)découvrir dans La Gueule de l’Emploi sur Radio JM.