AMU : Une université comme refuge : pour une science libre, une jeunesse digne, et un avenir qui tient debout

Une université comme refuge : pour une science libre, une jeunesse digne, et un avenir qui tient debout

Dans un monde où les repères vacillent, l’université ne peut plus se contenter d’être un lieu de savoir. C’est l’un des messages forts portés par Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université (AMU), que j’ai eu le plaisir de recevoir dans La Gueule de l’Emploi sur Radio JM.

Une parole directe, engagée, et profondément éthique, autour d’une conviction essentielle :

L’université doit devenir une boussole, un levier, un refuge. Un espace où la science se déploie librement — et où la jeunesse peut encore croire en sa capacité d’agir.

Safe Place for Science : une réponse concrète à un monde inquiet

Face au recul des libertés académiques, y compris dans des démocraties établies comme les États-Unis, AMU a lancé en mars 2025 le programme Safe Place for Science.

Son objectif : accueillir des scientifiques menacés dans leur pays, leur permettre de poursuivre leurs travaux dans un environnement protégé, libre, solidaire.

Quelques chiffres clés :

• 300 candidatures reçues en quelques semaines

• 30 chercheurs accueillis en trois ans

• 15 millions d’euros mobilisés avec le soutien de l’État et de l’Europe

Mais plus encore que des chiffres, c’est une vision profondément humaniste de l’université qui se dessine.

Une université protectrice, inclusive, combative

Pour Éric Berton, la science ne s’arrête pas aux frontières. Et la connaissance n’est pas un privilège — c’est un bien commun. Accueillir des chercheurs exilés, lutter contre l’obscurantisme, offrir des conditions dignes à la communauté universitaire : autant d’engagements qui redéfinissent le rôle même de l’université.

Ce combat ne se joue pas seulement dans les laboratoires, mais aussi au quotidien, auprès d’étudiants souvent précaires, parfois découragés, mais encore profondément vivants et lucides.

« La jeunesse est désenchantée, mais incroyablement lucide. Notre rôle, c’est de ne pas la trahir. »

Une jeunesse désenchantée… mais toujours debout

Éric Berton le rappelle avec force : cette génération ne croit plus aux promesses abstraites. Mais elle continue à se mobiliser, pour peu qu’on lui propose des leviers réels, visibles, immédiats.

Elle a compris que le long terme est parfois une excuse pour l’inaction. Elle réclame du concret : un ordinateur pour étudier, un repas pour tenir, un logement stable pour respirer.

Et AMU tente d’y répondre :

• Aides alimentaires

• Santé universitaire renforcée

• Prêt d’ordinateurs

• Projets de résidences à loyers modérés pour étudiants et personnels précaires

Une démarche qui dépasse la simple logistique. C’est un acte politique, au sens noble du terme.

Une vision claire, exigeante, nécessaire

Merci à Éric Berton pour cette vision lucide et engagée, qui nous rappelle que l’université peut — et doit — être un rempart contre le repli, l’indifférence et le découragement.

« On n’a pas le droit d’être fatigué. »
Ce n’est pas un slogan. C’est un devoir.

À (re)découvrir dans La Gueule de l’Emploi sur Radio JM.